Le roi Mohammed VI entamera à partir du 16 octobre une tournée proche orientale qui le conduira dans quatre monarchies du Golfe, en plus de la Jordanie. Ses visites en Arabie Saoudite, au Qatar, aux Emirats Arabes Unis et au Koweït auront lieu sous le signe de l’économie et des investissements. Ces quatre pays financeront en effet des programmes de développement au Maroc pour 5 milliards de dollars jusqu’en 2016. Pour le Maroc, la tournée du souverain chérifien dans les pays du Golfe est importante à plus d’un titre.
Au plan économique, ce sera l’occasion de préciser en commun avec les riches monarchies du Golfe, les projets qui seront réalisés au Maroc au cours de cinq prochaines années. Ces investissements viennent à point nommé au moment où le Maroc est atteint par les répercussions de la crise qui frappe de plein fouet l’espace européen, son principal partenaire économique. En termes politiques, la tournée ne revêt pas moins d’importance. Car en 2011, le Maroc a opéré une transition démocratique réussie dans un environnement arabe agité par les révoltes du « printemps arabe ». Des réformes dans lesquelles de nombreux pays, y compris dans le Golfe, ont vu un modèle d’évolution démocratique sereine. La tournée du roi Mohammed VI est aussi à placer dans le contexte de relations enracinées entre le Maroc et les six monarchies du Conseil de Coopération du Golfe. En mai 2011, les dirigeants du CCG avaient proposé au Maroc et à la Jordanie de rejoindre leur Conseil. Le Maroc, malgré un solide partenariat entretenu de longue date avec les pays du Golfe, a poliment décliné l’offre. L’éloignement géographique et son engagement dans le cadre de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), son aire économique et culturelle naturelle, était des arguments imparables. Qu’à cela ne tienne, les pays du CCG ont alors proposé au Maroc un partenariat économique et politique plus renforcé. Une aubaine pour le Maroc, dont le potentiel de croissance a justement besoin des énormes fonds du Golfe pour ses investissements en infrastructures.