Les conditions sociales des Espagnols ne cessent de se détériorer avec la persistance de la crise économique qui frappe durement, depuis quatre déjà, le royaume ibérique. Selon l’Unicef, quelque 2.267.000 d’enfants mineurs placés dans des foyers, vivent aujourd’hui, sous le seuil de la pauvreté en Espagne. Dans un rapport présenté mardi à Madrid, l’Unicef Espagne prévient que ce chiffre qui a progressé de 80.000 enfants, en comparaison avec les statistiques publiées en 2011, risque de s’amplifier. Le collectif des enfants mineurs en Espagne est affecté de plus en plus par la crise économique et peine à répondre aux besoins des enfants dont il a la charge. Dans le même contexte, note le rapport, le nombre de familles qui reçoivent de l’aide sociale est estimé à plus d’un million.
La directrice exécutive de l’Unicef Espagne, Paloma Escudero, a appelé le gouvernement à prendre au séreux les conséquences de ses décisions politiques sur l’avenir de cette catégorie d’enfants, mettant l’accent sur l’importance de la coopération internationale pour aider les familles défavorisées à sortir de cette situation difficile. La responsable de l’Unicef Espagne, estime que le budget de 2013 adopté par le gouvernement espagnol, ne fera qu’aggraver la situation des enfants et des familles en détresse. Par ailleurs, le taux de chômage en Espagne qui bat tous les records en Union européenne, ne cesse de croître dans ce pays qui compte actuellement, 760.000 familles, dont aucun des membres n’a de travail, soit une hausse de 46.000 par rapport à l’année dernière. Depuis le début de la crise, le taux de chômage n’a fait qu’augmenter en Espagne sans donner le moindre signe de ralentissement. En juillet, il touchait 25,1 % de la population active, selon l’OCDE, alors que les allocations chômage ont été réduites afin de pallier l’augmentation du nombre de nouveaux demandeurs d’emploi. Initialement, dans son budget 2012, le gouvernement de Mariano Rajoy avait prévu une baisse de 5 % des dépenses d’allocations chômage. Mais sur les sept premiers mois de 2012, avec l’arrivée de milliers de nouveaux demandeurs d’emplois, les dépenses ont au contraire augmenté de 5,4 %. Devant l’aggravation de la situation, le gouvernement espagnol de droite semble naviguer à la dérive en l’absence de tout scénario fiable pouvant sortir le pays de la crise.