L’attaque contre le consulat des Etats-Unis à Benghazi en Libye, qui a fait quatre morts américains, dont l’ambassadeur, a peut être été menée par Al Qaïda. En tous cas, les divers indices disponibles laissent penser que l’opération a été préparée d’avance. Tout d’abord, la date du 11 septembre qui commémore cette année le 11ème anniversaire des attentats anti-américains, ne serait pas étrangère à l’attaque de Benghazi.
Il semble même que la manifestation organisée devant le consulat américain pour protester contre un film tournant en dérision l’Islam ne soit qu’un prétexte. Washington avait commencé par parler d’une foule en colère, débordée par un petit groupe surexcité. Après analyse des faits, il est apparu clairement que les assaillants étaient déterminés et, surtout, lourdement armés. Lance-roquettes et mitrailleuses ont été utilisées par des combattants aguerris qui se seraient servis de la manifestation comme d’un paravent. L’autre élément qui accrédite la thèse d’une attaque coordonnée et longuement préparée, c’est la durée de l’opération. Les gardes armés du consulat et des forces de sécurité libyennes accourues en renfort auraient soutenu l’assaut pendant plus de trois heures. Les allusions des autorités libyennes sur une possible implication des partisans du régime déchu de Mouammar Kadhafi n’ont pas réussi à dissiper les forts soupçons d’une opération menée par un réseau d’obédience jihadiste, lié à Al Qaïda. Les Etats-Unis ont envoyé deux bâtiments de la marine au large des côtes libyennes, tout en gardant un œil vigilant sur la suite des événements au Caire. Dans la capitale égyptienne, des manifestations se poursuivaient jeudi matin, pour la deuxième journée consécutive, devant l’ambassade américaine. Protestant contre la diffusion sur Internent de la vidéo anti-islam, les manifestants égyptiens ont brûlé le drapeau américain.
Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et fait plusieurs blessés. Même scénario à Sanaa, la capitale du Yémen où des manifestants en colère ont pris d’assaut l’ambassade américaine avant d’en être délogés par les forces de sécurité. Encore sous le choc, les Etats-Unis craignent une exacerbation des protestations dans plusieurs pays musulman, demain après la grande prière du vendredi.