Jusque là épargné par la crise qui sévit en Europe, Israël semblait parée à répondre aux aléas conjoncturels grâce à une politique d’investissement dans l’innovation agressive. Assisterait-on à un virage stratégique?
L’état hébreux va finalement être contraint de mettre en place un plan de rigueur qui devrait se traduire notamment par un relèvement du taux de TVA et par l’augmentation des impôts de près de 1%. De manière globale, les économies réalisées sur le budget de l’an prochain devraient avoisiner les 200 millions de Dollars, sans que les départements de la défense ne soient touchés, comme cela est le cas traditionnellement en Israël. Le déficit budgétaire, qui est d’habitude surveillé de près, sera exceptionnellement de l’ordre de 3% cette année, selon le directeur général de finances d’Israel, Dron Cohen, qui a affirmé que le déficit aurait pu être plus important « si nous (Israël) n’avions pas pris les mesures de rigueur qui sont soutenues à la fois par le Fonds Monétaire International et les agences de notations internationales ». Selon certaine sources bien informées à Tel Aviv, les consultants internationaux se sont succédés ces derniers mois en Israël au chevet du gouvernement, jusqu’à un certain … Dominique Strauss Kahn, qui aurait été pressenti un temps pour reprendre le poste de gouverneur de la banque centrale Israélienne, avant que ces nouveaux soucis judiciaires issus de l’affaire du Carlton de Lille ne reprennent le dessus, lui barrant la route de ce poste prestigieux. Le plan de rigueur Israélien intervient aussi après de fortes tensions sociales, l’Etat hébreux connaissant une vague de protestation sans précédent, inspirée du mouvement des indignés, mais avec une coloration plus orientée en faveur des droits de l’homme. Les observateurs se demandent comment le premier ministre Benjamin Netanyahou pourra surmonter ces écueils économiques et sociaux avec son gouvernement actuel, lui même traversé par de forts courants internes. Selon certains experts, il n’est pas exclu que « bibi » Netanyahou ne sorte en parallèle un méga plan d’investissement public notamment dans le domaine des énergies renouvelables, afin de booster l’économie nationale israélienne, très portée sur les investissements d’avenir. A titre d’exemple, le constructeur Renault serait en train de tester une version spéciale de sa voiture électrique en Israël, où, au lieu de recharger sa batterie, l’automobiliste se rend dans des stations services dédiées qui la remplacent en un clin d’œil. L’opposition israélienne, quant à elle, craint que les mesures adoptées par le gouvernement ne contribuent à augmenter les écarts entre les riches et les pauvres, déjà très importants dans le pays.