Pour tirer l’économie italienne de l’étau de la crise qui se resserre autour d’elle, l’Etat promet de débloquer une importante somme pour aider le privé à faire tourner la machine de production. D’ici la fin de l’année, le trésor public italien compte régler entre 20 et 30 milliards d’euros, de factures impayées aux entreprises pour les encourager à relancer la production et la croissance économique. Cette promesse leur a été faite ce mardi par le chef du gouvernement, Mario Monti. La confédération patronale « Confindustria », précise de son côté, que le montant global des impayés en retard que l’administration publique doit régler aux entreprises privées s’élève à 70 milliards d’euros.
Des membres influents de la Confindustria disent ne pas trop croire en les promesses de leur gouvernement. Ils se demandent même, comment le pays qui croule déjà sous une dette colossale de plus de 1.900 milliards d’euros, soit l’équivalent de 120,1 pc du PIB à fin 2011, puisse trouver pareille somme. Surtout que toute la zone euro dans son ensemble est confrontée à une grave crise économique qui menace, selon certains analystes, d’être à l’origine de son éclatement. Malgré tous ces indicateurs négatifs, le chef de l’exécutif italien tente de rassurer par tous les moyens tant les opérateurs italiens que les investisseurs étrangers afin d’éviter le pire. Mario Monti a ainsi promis que son pays allait se mettre en conformité « d’ici la fin 2012 » avec la directive européenne sur les délais de paiement qui devraient être de 60 jours maximum, au lieu des 180 jours, actuellement en vigueur dans la péninsule. Dans tous les cas, les chefs d’entreprises sont décidés à prendre à la lettre leur chef du gouvernement et comptent faire reconnaitre leurs créances par les administrations concernées, dans un délai de 60 jours qui leur est imparti. Le remboursement se fera par l’annulation d’arriérés d’impôts ou de charges sociales ou en obtenant une avance bancaire en échange de leurs certificats de créances, a précisé le gouvernement. L’Italie, entrée officiellement en récession fin 2011, et la décroissance a continué au premier trimestre 2012, sous le poids des plans d’austérité en série adoptés depuis 2010 pour rassurer les marchés.