Le Front de libération nationale (FLN) du président Abdelaziz Bouteflika est arrivé en tête des élections législatives du 10 mai en Algérie avec 220 sièges des 462 sièges de l’Assemblée, suivi du Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia avec 68 siège, de l’alliance de l’Algérie Verte (mouvance islamiste) avec 66 sièges et du Front des Forces socialistes (FFS-opposition) avec 21 sièges, a annoncé vendredi le ministre algérien de l’Intérieur, Daho Ould Kablia.
Aussitôt après la publication vendredi, des résultats officiels partiels plaçant leur formation en troisième position des législatives, les islamistes de l’Alliance pour l’Algérie crié à la fraude électorale. Ils accusent vertement les autorités d’avoir manipulé les opérations électorales.
Au début des opérations de vote jeudi matin, les analystes pronostiquaient un même score partagé entre le FLN et l’Alliance de l’Algérie Verte avec une centaine de siège pour chacune des deux formations. Mais la déception était grande chez les candidats de la mouvance islamiste après la publication par une chaîne de télévision privée algérienne des premiers résultats du scrutin plaçant l’Alliance au troisième rang, derrière deux partis proches du gouvernement.
« Il y a un processus de fraude au niveau de la centralisation pour changer les résultats et cela met le pays en danger », a déclaré à des journalistes à Alger, Abderrazak Mukri, porte-parole de l’Alliance la coalition islamiste, regroupant le Mouvement de la société pour la paix (MSP), Al-Islah et Ennahda. « Nous ne serons pas responsables de ce qui pourrait se passer », a-t-il ajouté sur un air menaçant, sans préciser sa pensée.
Taifour Farouk membre de l’Alliance a de son côté affirmé que les observateurs de sa coalition avaient constaté des résultats très différents de ceux du ministère de l’Intérieur.
Le FLN et le RND, membres de l’Alliance gouvernementale sortante, détiennent donc la majorité absolue au sein de la nouvelle assemblée, comme si rien n’a changé dans l’ancien paysage politique du pays.
Dans le camp de l’opposition, c’est la deuxième grande déception chez les islamistes algériens après celle du Front islamique du salut (FIS) qui avait remporté en 1991une écrasante victoire aux premières élections libres, avant l’annulation du scrutin par l’armée et l’interdiction du FIS. Le pays avait alors plongé dans dix années d’une guerre civile qui avait fait quelque 200.000 morts.