La tragédie grecque n’est plus seulement économique et financière. Elle est devenue aussi politique. Les élections de dimanche ont révélé la profonde division des grecs sur la douloureuse politique d’austérité préconisée par l’Union européenne. A travers leur rejet massif des plans de rigueur, les grecs sont en train de remettre en cause les engagements pris par le gouvernement sortant vis-à-vis des partenaires européens.
Cette défiance s’est traduite par la victoire aux élections de petits partis politiques, de l’extrême gauche et de l’extrême droite, résolument hostiles à l’austérité. La montée des extrêmes n’offre cependant pas de perspective de coalition gouvernementale. Après les élections de dimanche, la plupart des formations politiques espèrent désormais une renégociation des accords d’austérité avec l’UE et le FMI, les principaux créanciers d’Athènes. Mais l’opposition de l’Allemagne fait planer l’incertitude et pourrait même poser de nouveau la question du maintien de la Grèce dans l’euro.