Les Algériens ne seraient pas en sécurité au Mali. Ils sont pris pour cibles par les combattants de l’ancien Groupe salafiste algérien pour la prédication et le combat (GSPC), rebaptisé Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi). Ces derniers seraient bien tentés de profiter du chaos qui prévaut au Mali, depuis le push militaire du 22 mars dernier contre le président malien Amadou Toumani Touré (ATT), pour régler leur compte avec les services de renseignements militaires algériens qui leur ont donné ces dernières années, du fil à retordre. Ce jeudi un consul d’Algérie et six membres de sa mission ont été enlevés à Gao, une des villes du nord-est du Mali qui se trouve sous le contrôle des rebelles touaregs et des islamistes de tout bord.
Peu après l’annonce de cet enlèvement, des témoignages en provenance de Gao faisaient état de l’occupation du bâtiment par des islamistes armés, qui ont hissé le drapeau noir salafiste, à la place du drapeau algérien, après l’arrestation du chef de la mission consulaire et ses agents. L’information a été aussitôt confirmée par le ministère algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, précisant qu’ils ont été la cible d’une attaque d’un groupe d’hommes armés non identifiés. « Le Consulat d’Algérie à Gao en République du Mali a fait l’objet jeudi matin d’une attaque par un groupe non identifié ». Le consul et les six agents ont été conduits vers une destination inconnue, a-t-il précisé dans un communiqué diffusé à Alger. Mourad Medelci qui a condamné « cet acte avec fermeté » a indiqué, qu’une cellule de crise a été mise sur pied pour suivre de près l’évolution de cette affaire et « assurer dans les plus brefs délais, leur libération ». Les forces rebelles du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), appuyées par des combattants islamistes du groupe salafiste d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujoa), une dissidence d’Aqmi, ont pris samedi dernier le contrôle de trois villes au nord du Mali, celles de Kidal, Tombouctou et Gao, qui abritait le commandement de l’armée malienne pour le Nord.