Une intervention militaire indirecte en Syrie est en phase de préparation. Trois membres influents de l’Otan seraient en train d’étudier avec l’opposition syrienne au régime de Bachar El Assad, l’éventualité de former et d’épauler quelques 8000 soldats et officiers ayant déserté les rangs de l’armée syrienne. La France, l’Angleterre et la Turquie qui seraient derrière cette opération, parlent néanmoins non d’une véritable offensive comme sur le front libyen, mais d’une intervention « limitée ». Selon des indiscrétions véhiculées par l’hebdomadaire français « le Canard enchaîné » dans sa livraison de mercredi, Ankara serait d’accord pour que son territoire, où se trouvent déjà les 8000 soldats déserteurs, serve de base arrière à la rébellion civile et militaire pour mener ses opérations contre les forces du régimede Bachar El Assad.
La publication satirique qui cite des diplomates et des sources militaires françaises, précise que les trois membres de l’Organisation nord-atlantique prévoient l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne et une zone tampon à l’intérieur de la Syrie. Il s’agirait d’aider la rébellion de mener sa guerre contre le régime de Bachar et ses forces loyales et non « de recommencer ce qui s’est passé en Libye », a confié au « Canard enchaîné », un officier de haut rang à la Direction du renseignement militaire français (DGSE). Des unités des services secrets français de la DGSE et anglais du MI 6, ajoute la même source, sont déjà en place en Turquie et au nord du Liban qui abrite aussi de nombreux fugitifs syriens. Leur mission est de mettre sur pied les premiers contingents de l’Armée syrienne libre et former ces déserteurs à la guérilla urbaine. Autre opération discrète, selon le Canard enchaîné, les trafics d’armes aux frontières de la Syrie sont tolérés, voire favorisés par les Français et les Turcs. Par ailleurs, la France a plaidé jeudi, par la voix de chef de la diplomatie, Alain Juppé, en faveur de la mise en place de « corridors humanitaires » en Syrie. Cette proposition, qui exigerait au préalable l’aval du régime de Bachar Al-Assad, a été avancée par le Conseil national syrien (CNS, opposition) qui s’inquiète du grave manque des produits de première nécessité (aliments et médicaments), dont souffre la population civile en Syrie. Le ministre français a expliqué qu’à défaut d’une autorisation d’un tel projet par les autorités syriennes, il n’est pas exclu de « protéger (militairement) des convois humanitaires ».