Alors que les Tunisiens attendaient mardi avec appréhension la proclamation des résultats officiels du vote historique de dimanche 23 octobre, le parti islamiste Ennahda a revendiqué d’ores et déjà 40% des suffrages aux élections de la prochaine assemblée constituante. Avec ce score, Ennahda pourrait rafler une bonne partie des 217 sièges que comptera la Constituante. Il serait suivi, loin derrière, par deux partis dirigés par des opposants au président déchu Ben Ali.
Il s’agit du parti Ettakatol de Mustapha Ben Jaafar et du Congrès pour la République (gauche) de Moncef Marzouki. L’Assemblée Constituante, élue sept mois après la chute de l’ancien régime en février 2011, devrait élaborer une nouvelle constitution et former un nouvel exécutif. Devant la crainte suscitée par la probable arrivée des islamistes aux commandes, Rached Ghannouchi, le leader du parti Ennahda a tenu à rassurer. Il a promis une ouverture sur les composantes de la gauche pour la formation d’un gouvernement d’union nationale. Ennahda évoque volontiers l’exemple de l’AKP, au pouvoir en Turquie.