A l’heure où le monde arabe connaît de profondes mutations et où l’Europe traverse une crise financière sans précédent, la ville de Marseille (sud de la France) a regroupé, deux jours durant, une pléiade décideurs européens et méditerranéens, chefs d’entreprise et institutionnels.
Le but étant non seulement de relancer les affaires entre l’Europe des 27 et les payas de la zone Mena (Afrique du nord et Moyen-Orient) mais également d’adopter un « Sharing Prosperity and Vision » (une vision commune, (pour) une prospérité partagée). Les 300 participants, réunis les 13 et 14 octobre au Palais de la Bourse à Marseille, vont donc tenter de relancer les opportunités commerciales dans les secteurs les plus dynamiques (infrastructures, banque, investissement, assurance, énergie, eau, formation, santé, sport). Plus d’une cinquantaines de communications seront faites sur les thèmes retenus au programme de cette rencontre qui prévoit aussi des sessions interactives de Networking entre décideurs, un événement organisé dans le cadre de la Semaine Économique de la Méditerranée.
Au cours de ce premier forum d’affaires consacré à l’intensification des relations commerciales entre l’Europe et la zone MENA, les institutionnels et les hommes d’affaires des deux rives de la Méditerranée vont s’appliquer à mettre au point un nombre de projets concrets pouvant favoriser un meilleur rapprochement économique entre l’Europe et les deux zones de la rive sud.
« Aujourd’hui, la Méditerranée est une évidence géographique, une nécessité politique et une opportunité socio-économique », tenait à souligner le secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UpM), Youssef Amrani, lors de la séance inaugurale du forum, jeudi soir, en présence de la secrétaire d’Etat française chargée de la Jeunesse et de la Vie associative, Jeannette Bougrab.
Tout en se félicitant que la Méditerranée soit au centre de l’agenda international et européen en particulier, à travers notamment la Politique européenne du voisinage (PEV), le partenariat de Deauville ou encore l’UpM, Amrani a souligné l’importance d’assurer une cohérence entre ces différentes initiatives pour la mise en place de projets opérationnels et concrets répondant aux aspirations des populations du pourtour méditerranéen, liées par un destin commun.
Pour le directeur des Affaires européennes et internationales de la Caisse des dépôts française, Laurent Vigier, il s’agit de développer des instruments de financement efficaces à l’instar du Fonds InfraMed, dédié à l’investissement à long terme dans les infrastructures de la rive sud de la Méditerranée.
Ce premier instrument de financement de l’UpM avait été créé l’année dernière à l’initiative conjointe de la Caisse des Dépôts et de Consignations (CDC) française et la Cassa depositi e prestiti (Cdp) italienne, en partenariat avec la Banque européenne d’investissement (BEI), la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG marocaine) et la banque égyptienne EFG Hermes.
La ville phocéenne aspire à travers ce premier forum, placer l’entreprise au cœur des enjeux économiques et humains de la région et trouver les moyens propices pour «relever les défis des transitions et de la croissance », indiquent les co-présidents du Forum, Bernard Belletante et François-Aïssa Touazi.
Les travaux de la rencontre sont articulés autour de cinq axes : « Croissance économique en zone MENA : challenges et opportunités pour les entreprises européennes », « Le couple énergie et eau : quels enjeux stratégiques pour la zone MENA ? », « Les institutions financières du Moyen-Orient : des partenaires d’avenir pour les entreprises européennes », « Le rôle promoteur de l’éducation, de la santé, du sport et de la culture » et « Le rôle des diasporas arabes et de la société civile dans le développement des relations entre la zone MENA et l’Europe ».