La tension reste palpable au Caire, huit mois après la chute de Hosni Moubarak. La désormais célèbre place Tahrir au Caire a été de nouveau investie vendredi par des dizaines d’égyptiens, même si la manifestation a été boycottée par les principales forces à l’origine du départ de l’ancien président.
Les manifestants exigeaient la fin de la période transitoire depuis la chute de Moubarak le 11 février. Et, surtout, obtenir des garanties sur les élections législatives. Celles-ci commenceront le 28 novembre et devraient être couronnées, quatre mois plus tard, par l’élection présidentielle. Les protestataires demandaient de fixer un calendrier précis pour le transfert du pouvoir aux civils. Cette revendication a fait son apparition après les rumeurs qui ont circulé sur l’éventuelle candidature d’un militaire aux prochaines élections présidentielles, prévues en 2012. Le chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), Hussein Tantaoui avait lui-même démenti une telle éventualité. L’armée est déterminée à « rendre le pouvoir le plus tôt possible », a-t-il assuré, mettant ainsi court à ces rumeurs. L’abolition de l’état d’urgence, instauré depuis l’assassinat de l’ancien président Sadate en octobre 1981, est également une revendication persistante. Mais là aussi, le CSFA, qui est chargé de la gestion des affaires du pays jusqu’au transfert du pouvoir aux civils, s’est montré clair et résolu. Il maintient que l’abandon de l’état d’urgence ne peut être envisagé qu’une fois la sécurité et la stabilité rétablies dans le pays.