Une formation d’extrême-droit catalane mène actuellement une campagne pour sensibiliser la population locale contre la participation des immigrés notamment marocains aux prochaines élections locales en Espagne. Derrière cette campagne aux couleurs peu orthodoxes, se trouvent les conseillers municipaux du parti catalan d’extrême-droite « Plateforme pour la Catalogne » (PXC).
Ces derniers se disent opposés à toute participation des membres de la forte communauté marocaine établie dans la région en vertu du principe de la réciprocité, consacré par la nouvelle constitution marocaine adoptée en juillet dernier par voie référendaire. Les représentants du PXC dans une quarantaine de municipalités catalanes ont même l’intention d’adresser une motion en ce sens, au gouvernement espagnol pour lui demander de refuser de signer des accords avec le Maroc sur cette question. « Nos gouvernements locaux (municipalités) doivent être élus par les autochtones et non pas par des étrangers et encore moins quand il s’agit du Maroc, un Etat qui revendique la souveraineté d’une patrie de notre pays » (allusion faite à Sebta et Melilia), indiquent dans un communiqué, les conseillers du parti populiste catalan. Les conseillers du PXC estiment qu’ »un vote massif des Musulmans pour un parti à caractère islamique pourrait transformer les localités espagnoles du jour au lendemain en royaumes de taïfas (allusion à l’Andalousie) et constituera une atteinte à notre identité ». PXC est connu pour son discours raciste et xénophobe notamment à l’égard des immigrés marocains en Catalogne. Son leader Josep Anglada i Rius fait l’objet depuis 2007, aux cotés d’un ancien conseiller municipal du parti, d’un procès devant la justice catalane pour avoir distribué des tracts incitant à la discrimination à l’égard des résidents marocains. Le verdict n’a toujours pas été rendu dans cette affaire pour laquelle le parquet a requis une peine de 18 mois de prison à l’encontre de chacun des deux mis en cause. Crée en 2002, PXC a réalisé une percée significative lors des dernières élections municipales du 22 mai, en glanant 67 sièges par 70.000 voix. ne ce parti qui ne siège pas au Parlement catalan, demeure une petite formation, dont le programme politique et les campagnes électorales se focalisent sur le contrôle de l’immigration, issue particulièrement du monde arabo-musulman.