L’Italie s’apprête à mettre en application un plan d’austérité devant lui permettre au trésor public d’économiser 45,5 milliards d’euros au cours des deux prochaines années.
Ce plan prévoit, entre autres, la suppression de milliers de postes d’élus locaux concernant entre 29 et 35 collectivités locales dans les villes de moins de 3.000 km2 ou de moins de 300.000 habitants, a indiqué le ministre chargé de la réforme administrative, Roberto Calderoli. Les mesures visent aussi à regrouper des administrations et quelques 1.970 communes sur les 8.094 existant actuellement, ce qui se traduira par la suppression de plusieurs milliers d’emplois, dont 5.000 postes d’élus locaux. Le nouveau plan institue une « taxe de solidarité » sur les revenus les plus élevés: 5 pc pour les revenus supérieurs à 90.000 euros par an et 10 pc au-dessus de 150.000 euros. Par ailleurs, le nombre de députés et de sénateurs, qui dépasse actuellement les 900, sera progressivement réduit au cours des années à venir. Cette mesure nécessitera toutefois des amendements à la Constitution. De toute façon, le plan social du gouvernement de droit de Silvio Berlusconi ne passera pas sans faire beaucoup de bruit voire des dégâts comme en Grèce ou en Espagne. Le ton est déjà donné par la puissante centrale syndicale, la CGIL (Confédération Générale italienne du travail), qui a dénoncé le nouveau plan d’austérité et menace d’appeler ses 6 millions d’adhérents à une grève générale. La centrale a déjà fixé la date du 23 août, pour la tenue d’une réunion extraordinaire des secrétaires généraux de catégories et des structures territoriales de la Confédération, qui devraient décider de la date de la mobilisation. La CGIL proposera à la CISL et à l’UIL, les deux autres grandes centrales syndicales italiennes, de se joindre à son mouvement, a indiqué dimanche, Susanna Camusso, secrétaire générale du CGIL. « Ce plan de rigueur s’adresse seulement à ceux qui paient déjà des impôts. D’autre part, les coupes dans les crédits aux collectivités locales mettent en péril les services aux citoyens, et comme toujours en particulier les plus faibles », a dénoncé la syndicaliste. L’Italie étant rattrapée par la crise de la dette dans la zone euro, devrait pouvoir remonter la pente avec l’adoption et la mise en application du nouveau plan d’austérité. Le grand point d’interrogation est de savoir comment la population italienne va-t-elle réagir à ces nouvelles mesures restrictives.