Le chef d’état-major turc, le général Isik Kosaner et les commandants des armées de terre, air et mer, ont démissionné vendredi de leurs postes sur fond de désaccords sur la promotion de généraux incarcérés pour implication présumée dans des complots contre le gouvernement islamiste.
Ces démissions interviennent après un sommet sécuritaire tenu vendredi à Ankara, entre le Général Kosaner,
le président turc, Abdullah Gul et le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, avant la réunion, début août, du Conseil militaire suprême (YAS) qui statue sur les promotions dans la hiérarchie militaire.
Plusieurs hauts gradés de l’armée turque sont actuellement poursuivis en état d’arrestation pour complots présumés visant à renverser le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP, mouvance islamiste), au pouvoir depuis 2002.
L’armée souhaiterait que ces militaires puissent a priori bénéficier d’une promotion même s’ils sont en prison dans l’attente de la fin de leur procès tandis que le gouvernement voudrait qu’ils partent en retraite.
A la suite de ces démissions au sein de l’état-major des armées, le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan n’a pas attendu longtemps pour nommer au poste sensible de chef d’état-major des armées en exercice, le commandant de la gendarmerie, le général Necdet Ozel qui sera sûrement nommé prochainement, comme successeur en titre du chef d’état-major des armées démissionnaire, le général Isik Kosaner. Le général Ozel prend également le commandement de l’armée de terre.
Trois semaines seulement après la grande victoire du parti de la justice et du développement d’Erdogan aux élections législatives du 12 juin dernier, le samedi 2 juillet, est signé en grande pompe un nombre important de contrats de modernisation des forces de police et de gendarmerie et la construction du nouveau centre de formation des services de sécurité turcs. L’américain Sig Sauer remportant le contrat principal visant à rééquiper l’ensemble de la police et de la gendarmerie turques, d’armes de poing et d’armes longues entre autres.
Dans la foulée, le gouvernement d’Edogan a initié la réorganisation des douanes et de la police aux frontières au sein d’une unité contrôlée par la police réputée moins corrompue que les douanes.
A travers ces manœuvres, le chef du gouvernement, Recep Tayyip Erdogan avec l’appui et la bénédiction du président Gul, cherche à assoir l’autorité sur l’ensemble des forces de sécurité et réduire du coup, les larges pouvoirs dont jouissait la puissance armée turque restée tout le temps laïque et pesait de tout son poids sur la scène politique nationale.