La convergence d’intérêts entre les organisations criminelles transnationales et les réseaux terroristes en Afrique du Nord constitue une source de préoccupation « extrême » pour les Etats unis. Les Etats-Unis sont « extrêmement préoccupés » par les liens a affirmé ce lundi, le chef d’Etat major interarmées américain, l’amiral Mike Mullen. « Il s’agit d’une question qui m’inquiète depuis plusieurs années, et ce n’est pas seulement le trafic de drogues, mais aussi l’immigration (illégale) et le trafic d’armes et d’êtres humains », a déclaré l’amiral Mullen qui présentait, lors d’une rencontre avec la presse étrangère à Washington, la nouvelle stratégie américaine de lutte contre le crime organisé international.
Ces trafics en tous genres qui fleurissent dans les zones de non droit en Afrique du Nord et au Sahel, a-t-il expliqué, génèrent des revenus se chiffrant par des milliards de dollars, notamment pour ce qui est du trafic de drogues dures opérés par les narcotrafiquants latino-américains à travers l’Atlantique. Et le chef d’Etat major interarmées américain de préciser que ces revenus profitent également aux réseaux terroristes locaux, dont Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) et à leurs opérations dans la région. L’amiral Mike Mullen a insisté à ce titre, sur l’intensification de la coopération, aussi bien au niveau international que régional, afin de lutter contre la prolifération de ce genre de trafics et contre les organisations criminelles et terroristes qui sont derrière. De son côté, le président américain, Barack Obama a lui aussi mis en garde, le jour même, contre la menace de déstabilisation posée à l’échelle mondiale par le crime organisé et les organisations criminelles transnationales. Il n’a pas également manqué de relever l’existence de liens de plus en plus étroits entre ces organisations et le terrorisme international. « Le crime organisé n’est plus un problème local ou régional, il représente aujourd’hui un danger pour la stabilité internationale », a affirmé Obama dans une lettre au Congrès, rendue publique lundi par la Maison Blanche. Si tout le monde est au su de l’existence de trafics en tous genres et de réseaux terroristes et mafieux qui prolifèrent au long de la bande du Sahel, personne n’est en mesure de quantifier exactement les moyens humains, matériels (armes et logistique) et financiers dont disposent ces hors-la-loi.