« Effondrement », « défaite », « cyclone », les titres de ce genre abondent à la Une des quotidiens italiens pour qualifier la cuisante défaite de la droite italienne de Silvio Berlusconi surtout à Milan, considérée comme le fief électoral de la droite depuis au mois 18 ans. Les candidats de la droite ont aussi échoué dans leur tentative de ravir la municipalité de Naples à leurs rivaux de la gauche. Au lendemain de cette échéance électorale, les observateurs se demandent s’il s’agit là d’un signe précurseur de la fin du long parcours politique d’Il Cavaliere à la tête de la droite ou ce n’est juste qu’un passage de la droite dans une zone de turbulence.
A Milan, le candidat de la gauche Giuliani Pisapia a délogé son rival de droite, la maire sortante, Letizia Moratti, du parti Peuple De la Liberté (PDL), en remportant le scrutin par 55,12 pc des voix au terme du deuxième tour des élections locales partielles, selon les résultats publiés lundi. Pourtant le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, avait pesé de tout son poids pour la soutenir. Au premier tour organisé les 15 et 16 mai, Pisapia avait contraint Moratti, et contre toute attente, à un ballottage défavorable, le premier auquel la droite a été forcée dans la capitale économique du pays. Milan est la ville natale de Berlusconi, mais aussi, le siège de son empire médiatique Fininvest et le fief électoral de la droite depuis 18 ans. Avec la perte de ce poste à grande valeur symbolique, Berlusconi, déjà affaibli par sa rupture fin 2010 avec son grand allié, le président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, avec lequel il avait créé le PDL en 2009, risque de perdre son autre grand allié dans la partie nord du pays, Umberto Bossi, chef de la Ligue du Nord. La droite a encaissé un autre coup dur à Naples, où son candidat Gianni Lettieri, arrivé en ballottage favorable à l’issue du premier tour, a lui aussi, fini par jeter l’éponge devant son rival du parti Italie des Valeurs (IDV- opposition), Luigi de Magistris. Celui-ci a recueilli le score sans appel de 65,37 pc face à son rival de droite, l’entrepreneur, Gianni Lettieri (34,63%). Déjà au premier tour, le centre-gauche a réussi à conserver les villes de Turin et de Bologne. Au total, près de six millions d’électeurs étaient invités à renouveler leurs élus dans 90 villes et six régions. Ces quinze dernières années, la gauche n’était jamais parvenue jusqu’au ballottage, perdant systématiquement au premier tour.