Les deux frères ennemis palestiniens, le Fatah et le Hamas, devraient enfin se retrouver prochainement au Caire pour signer un accord de réconciliation qui est loin de plaire à Israël. Cet accord devrait mettre fin à une rivalité née des élections de janvier 2006. Depuis cette date, les palestiniens étaient divisés en deux entités politiquement et géographiquement opposées. D’un côté, l’Autorité Palestinienne, adossée à l’OLP et au mouvement Fatah, contrôle la Cisjordanie. L’OLP avait signé les accords d’Oslo de 1993 qui reconnaissaient Israël.
De l’autre, le mouvement islamiste Hamas maintenait son emprise sur la bande de Gaza tout en prônant la poursuite de la lutte armée contre Israël, considéré comme l’oppresseur du peuple palestinien qu’il a chassé de sa terre ancestrale, la Palestine. La réconciliation a été obtenue grâce à une efficace médiation Egyptienne qui durait depuis plusieurs mois. Selon diverses sources, le Hamas a montré une certaine souplesse qui peut renvoyer à une reconnaissance implicite d’Israël dans les frontières d’avant la guerre de 1967. Normalement, une telle démarche aurait dû satisfaire Israël. Mais rien n’est moins sûr. La plupart des dirigeants israéliens ne voient pas d’un bon œil un tel rapprochement. La preuve. Immédiatement après l’annonce de la réconciliation interpalestinienne, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est adressé au chef de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas en lui rappelant qu’il devait choisir entre la paix avec Israël ou avec le Hamas. De sont côté, Shimon Peres, le président israélien, a estimé que le rapprochement entre le Fatah et le Hamas était « une grave erreur qui empêcherait l’établissement d’un Etat palestinien et saborderait les chances de paix et de stabilité dans la région ». Malgré ce tir de barrage qui a toutes les apparences d’une promesse destinée à satisfaire les colons, les dirigeants israéliens sont conscients qu’ils sont obligés de tenir compte de ce rapprochement interpalestinien à l’avenir.