La campagne internationale qui ne cesse de s’élargir pour la reconnaissance d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967, l’automne prochain à l’ONU, a mis les dirigeants israéliens au pied du mur. Pour éviter le risque d’une reconnaissance qui supposerait un retrait de toute la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, de hauts dirigeants de l’Etat hébreu, dont le président Shimon Peres et le ministre de la défense, Ehud Barak ont exhorté le chef du gouvernement, Benjamin Nétanyahou à combler rapidement le vide créé par le blocage total des négociations de paix avec l’Autorité palestinienne.
A l’approche de l’échéance de septembre, date de la tenue de l’A.G de l’ONU, Nétanyahou a fini par céder à ces pressions et compte présenter une initiative lors d’un discours devant le Congrès américain fin mai. «Si nous ne voulons pas de plans (de paix) étrangers, le meilleur moyen est de présenter notre propre projet, et si nous agissons ainsi, les autres s’abstiendront de proposer le leur», a plaidé vendredi dernier le président Peres. Les pressions internes sur Nétanyahou sont accentuées sur le front international, par le mouvement de révoltes populaires dans le monde arabe et qui a renversé un grand allié d’Israël, à savoir l’ex-président égyptien Hosni Moubarak. Mais, Nétanyahou tient à des «lignes rouges» qu’il n’est pas prêt à franchir telles une quelconque concession sur Jérusalem-Est, annexée par Israël et dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur État ou le moindre «droit au retour» des réfugiés palestiniens. Tout en admettant à contrecœur, l’idée d’un État palestinien «démilitarisé», il préconise l’annexion des grands blocs d’implantation où vit la majorité des 300. 000 colons juifs de Cisjordanie et le maintien d’une présence militaire israélienne dans la vallée du Jourdain. Pour les Palestiniens, une telle offre est d’ores et déjà «inacceptable». Mahmoud Abbas et son équipe sont résolus à tout faire pour décrocher à l’ONU la reconnaissance internationale de la Palestine sur les lignes de 1967. Tout laisse présager qu’en 2012, un nouvel Etat naitra dans le giron de l’Organisation des Nations unies.