Les prémices d’une contagion de la révolution tunisienne commencent à se faire sentir de plus e plus en Algérie. Avant, c’était les immolations par le feu de plusieurs chômeurs, cette semaine des émeutes animées par des centaines de jeunes chômeurs et le 12 février est attendue une manifestation nationale. La semaine en cours a été marquée par de violentes émeutes qui ont éclaté dans plusieurs localités en Algérie, où des échauffourées ont opposé des centaines de jeunes chômeurs aux forces de l’ordre.
Les émeutes ont été signalées par la presse locale, dans les localités relevant des wilayas de Boumerdès (50 km à l’est d’Alger), Skikda, Annaba, Bejaïa.
Les jeunes chômeurs en colère ont barricadé des routes nationales empêchant pendant plusieurs heures la circulation des voitures.
Les émeutes se sont ensuite étendues à d’autres quartiers de la ville, suite à des interventions musclées des forces de l’ordre qui tentaient sans grand succès de rouvrir la route à la circulation.
Les jeunes chômeurs algériens réclament des postes d’emploi dans le cadre du nouveau dispositif de contrat de formation et d’insertion (CFI) mis en place par les autorités de tutelle. Les jeunes mécontents qui rejettent cette formule du pré-emploi, qu’ils jugent sans avenir, réclament aussi une vie digne, des emplois, des logements et plus de justice sociale dressent des barricades, bloquent des routes et affrontent les forces de l’ordre.
Les premiers bilans de ces accrochages font déjà état de dizaines de blessées plus ou moins graves dans les rangs des forces de l’ordre et parmi les jeunes protestataires sans emploies. Les forces de l’ordre ont procédé également à l’arrestation de plusieurs dizaines de manifestants.
Partout, les gendarmes ont chargé les manifestants faisant usage de bombes lacrymogènes et de matraques pour disperser les foules des jeunes en émeute qui prenait possession de la voie publique barricadée à l’aide de pierres, d’objets hétéroclites et de pneumatiques usagés incendiés. Les observateurs en place en Algérie, se demandent si ce n’est que le prélude du scénario qui s’est produit en Tunisie et celui en cours en Egypte, où une révolte spontanée a éclaté contre les régimes tunisien de Zine El Abidine Ben Ali et égyptien de Hosni Moubarak.