Tous les moyens sont bons pourvu que ça aide à sortir avec le moindre dégât de la crise économique internationale. Le royaume ibérique craint de subir le même sort que la Grèce et l’Irlande, contraints d’accepter une aide extérieure conditionnée pour sortir du gouffre et échapper à la déroute. Le gouvernement espagnol s’efforce de relancer les secteurs fragilisés de l’économie nationale, sans avoir à recourir à aux plans d’aide de la BCE et du FMI.
Même si l’économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), Olivier Blanchard aurait conseillé jeudi dernier, aux pays européens de la zone euro, autres que la Grèce ou l’Irlande, de se faire aider par le FMI et l’Union européenne dans leur combat contre la montée de la dette publique. Le gouvernement de José Luis Zapatero qui lançait, il y a à peine six mois, un vaste plan d’austérité, a annoncé cette semaine, sa décision de privatiser le contrôle aérien dans 13 aéroports du pays. Il s’agit, selon le ministre des transports, de la plus importante réforme structurelle introduite ses dernières années dans le secteur aéroportuaire. Officiellement, cette mesure vise à améliorer la qualité du service des tours de contrôle et son efficacité économique. Mais en réalité c’est plutôt pour soulager le fardeau qui pèse sur le trésor public et d’assurer la survie de la compagnie aérienne Iberia et des autres filières du secteur de l’aéronautique. Elle intervient aussi, quelques semaines après une grève sauvage des contrôleurs du ciel ayant paralysé le pays pendant 24 heures. Selon le ministère des Transports, l’Espagne comptabilise quelque 2.300 contrôleurs aériens, dont 135 gagnent plus de 600.000 euros par an et 713 entre 360.000 et 540.000 euros par an. Ne pouvant satisfaire les revendications salariales et matérielles des contrôleurs du ciel, le gouvernement a tout simplement décrété l’état d’alerte, plaçant le secteur sous autorité militaire. Cette mesure qui constitue une première dans l’histoire de la démocratie espagnole et ce depuis la mort du général Franco en 1975, a été prolongée jusqu’au 15 janvier. Le processus de privatisation du secteur du contrôle aérien prévoit l’inclusion dans une future étape, d’autres aéroports parmi les 47 que compte le pays. Les appels d’offres seront lancés dans un délai d’un mois.