Les motions de censure qui font tomber les gouvernements en Italie sont presque une tradition. Le gouvernement italien et son chef, le controversé Silvio Berlusconi risquent fort d’être victime de cette procédure à laquelle recourt l’opposition pour forcer l’alternance au pouvoir.
Berlusconi et ses coéquipiers devraient réagir le 14 décembre à une première motion de censure déposée n chambre basse, par le Parti démocrate, la principale formation de l’opposition de centre gauche.
Mais, même s’ils parviennent à sauver leur peau, une autre attaque les attend au tournant. Jeudi dernier, près d’une centaine de députés appartenant à la mouvance centriste et à la droite libérale, normalement supposés être des alliés de l’actuel chef du gouvernement, ont tout simplement demandé la démission du Cavaliere.
Pour les députés de ces formations, la démission de Berlusconi devrait conduire, sans le recours à des élections anticipées, à la formation d’un nouveau gouvernement solide et sûr, capable de s’attaquer à la crise économique et sociale qui ronge le pays. Pour l’instant, aucune date n’a encore été fixée pour le vote de cette deuxième motion.
La mouvance qui réclame la démission, se compose principalement des députés dissidents du Parti Démocrate Libéral (PDL), de Silvio Berlusconi, qui ont suivi son ex-allié et actuel adversaire, le président de la Chambre, Gianfranco Fini, des démocrates-chrétiens de l’UDC, des régionalistes du MPA, des centristes d’API. Ils sont au total plus de 80 députés sur un total de 630 que compte la Chambre basse. Tout en demandant le départ de Silvio Berlusconi, ces élus se disent prêts à accepter l’idée que le prochain chef du gouvernement soit issu du PDL (parti au pouvoir), pour éviter des élections anticipées qui risqueraient de déstabiliser le pays sur le plan financier.
Berlusconi qui était en visite au Kazakhstan, a qualifié d’irresponsables, les auteurs de la seconde motion.
Ces nouvelles attaques contre Il Cavaliere, dont celles provenant de son propre camp, n’ont fait que l’affaiblir, l’isoler et le discrédité. Il est poursuivi ces derniers mois, dans plusieurs affaires de mœurs qui ont terni son image dans son pays et sur la scène internationale.
Selon Wikileaks, les diplomates américains le dépeignent comme un fêtard trop épuisé pour gouverner. Ils affirment que Silvio Berlusconi est « physiquement et politiquement faible » et lui reprochent également ses tendances à trop défendre le numéro 2 russe, Vladimir Poutine. L’homme le plus riche d’Italie, aura-t-il assez de souffle pour surmonter la pente ou va-t-il se résigner à jeter l’éponge et quitter le ring politique ?