Les tensions au Proche-Orient et dans la partie occidentale de la Méditerranée, risquent fort de faire saborder définitivement l’Union pour la Méditerranée (UPM), un projet cher au président français, Nicolas Sarkozy. La fraîche union méditerranéenne, créée en 2008, est sérieusement fragilisée par les derniers développements du conflit israélo-palestinien et les campagnes des médias espagnols et algériens hostiles au Royaume chérifien autour de la question du Sahara Occidental.
Les événements sanglants de Laâyoune n’ont fait qu’envenimer davantage les relations déjà tendues entre le Maroc et ses voisins immédiats. Les observateurs sont unanimes à prédire que le prochain sommet que l’UPM se prépare à tenir le 21 du mois courant à Barcelone (Espagne), n’aura pas lieu ou aura lieu avec un minimum de présences ou sera tout simplement renvoyé aux calendes grecques. En raison des divergences qui persistent entre les pays membres, l’UPM a du déjà annuler ce sommet qui était programmé pour le 7 juin dernier. Plusieurs médias espagnols rapportent que le Gouvernement de Madrid a pratiquement perdu tout espoir d’organiser ce sommet à la date convenue. Le Président du gouvernement espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero et ses co-équipiers estiment que de récents événements majeurs en Méditerranée, sont venus pour peser de tout leur poids sur la tenue de ce sommet. Le processus de paix israélo-palestinien est pratiquement paralysé en raison de l’obstination de Tel-Aviv à poursuivre sa politique de peuplement juif, en donnant tout récemment son feu vert pour la construction de 1.300 nouveaux logements à Jérusalem Est. Une décision qui ne fera que retarder la reprise des négociations de paix et exclure toute normalisation israélo-arabe. Déjà, l’Egypte (co-présidente de l’UPM avec la France) avait prévenu que la tenue du sommet de l’UPM à Barcelone était conditionnée par la reprise préalable du dialogue israélo-palestinien. En l’état actuel des choses, les observateurs se demandent alors comment la présidence de l’UPM va-t-elle réussir à réunir toutes les délégations des vingt-sept États membres, autour de la même table des discussions. Pour d’aucuns, on en parlera après le règlement définitif des vieux dossiers du Proche-Orient et du Sahara Occidental.