Durant ce mois d’Octobre 2010, Marrakech aura réussi l’exploit de devenir à la fois la capitale de la gouvernance mondiale – grâce à la World Policy Conference à laquelle a assisté Ban-Ki Moon , ainsi que le centre de gravité de l’économie régionale à travers le World Economic Forum qui doit démarrer la semaine prochaine. Le sujet de la gouvernance, qui est la mode depuis maintenant une bonne dizaine d’année, n’avait jamais réussi à cristalliser une grand-messe annuelle, et il aura fallu la persistance de l’inamovible patron de l’IFRI Thierry de Montbrial, ainsi que le soutien de Mustapha Terrab, CEO de l’office chérifien des phosphates , pour faire du WPC un évènement désormais incontournable.
Surtout, le Royaume chérifien vient de réussir un coup fumant en accueillant le Secrétaire Général de l’ONU qui a été reçu par le roi Mohammed VI, et ce à moins d’un mois de la reprise des négociations informelles sur le Sahara Occidental, et au même moment où l’émissaire de l’ONU pour le Sahara, l’américain Christopher Ross, entame une tournée en Algérie, où il a été reçu par Abdelaziz Bouteflika. Le thème de la bonne gouvernance n’a semble-t-il pas été choisi par hasard par le « brain trust » de Mohammed VI, car il aurait été identifié par une grande agence parisienne conseil en communication du Royaume comme un thème porteur, sur lequel le Maroc doit être en pointe. Un dirigeant de cette agence confie à la Lettre Med que « c’est le roi, en personne, qui a décidé que le Maroc se positionnerait sur la bonne gouvernance, et qu’une série d mesures en découlerait, comme la création de l’instance centrale pour la prévention de la corruption et la rénovation du code de la route ».