Un ancien cadre des renseignements français se rebelle contre son employeur après son départ à la retraite. Pierre Siramy, ancien sous-directeur de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), sera jugé le 16 novembre par la 17ème chambre correctionnelle de Paris, pour avoir révélé dans un ouvrage, l’identité d’agents des services secrets. Au banc des accusés seront également appelés à comparaître, l’éditeur Flammarion et le journaliste Laurent Léger avec qui Siramy a coécrit son livre intitulé « 25 ans dans les services secrets», édité en mars 2010.
Suite à une plainte déposée en avril dernier par le ministre de la Défense, Hervé Morin, contre Pierre Siramy – de son vrai nom Maurice Dufresse -, pour violation du secret de la défense nationale et du secret professionnel et divulgation d’identité de personnes protégées, une enquête préliminaire avait été ouverte à la demande du procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin. Le mis en cause, Pierre Siramy, a été alors placé en garde à vue et son appartement avait été perquisitionné. La plainte de la DGSE intervient au lendemain de la publication du livre dans lequel Siramy raconte ses années de carrière aux services de renseignement, violant, dans certains passages, les règles du secret professionnel contrairement au serment qu’il avait fait en accédant à la DGSE.
Il revient notamment sur l’affaire de la française Clotilde Reiss que les autorités iraniennes avaient arrêtée pour espionnage avant de la libérer. Pierre Siramy avait ainsi fait parler de lui, en affirmant que la jeune Française était un agent des services secrets français. Des affirmations qui ont été aussitôt démenties par la DGSE, le Quai d’Orsay et Clotilde Reiss elle-même. Pierre Siramy est le pseudonyme sous lequel l’auteur a travaillé pendant 25 ans à la DGSE, avant de prendre sa retraite de sous-directeur d’administration centrale en novembre 2009. II signe ce livre avec Laurent Léger, journaliste à Charlie Hebdo, auteur notamment de Tapie-Sarkozy, les clés du scandale, et de Cécilia, la face cachée de l’ex-Première dame (avec Denis Demonpion), chez Pygmalion. Dans un mois la 17ème chambre correctionnelle de Paris dira son mot dans cette affaire qui a secoué les services de la DGSE, dont le personnel est très sensible à de pareilles révélations.