Le Maghreb se nucléarise. Les trois pays du Maghreb se sont lancés ces dernières années dans le nucléaire. Si pour le Maroc et la Tunisie qui n’ont pas la manne pétrolière, le recours à l’énergie nucléaire est tout-à-fait logique et légitime, les observateurs soulèvent nombre d’interrogations pour le cas algérien. Car non seulement l’Algérie projette construire sa première centrale nucléaire à l’horizon2020, mais elle prévoit la construction d’une centrale tous les cinq ans, une fois la première entrera en fonction.
Les autorités algériennes ont-elles peur du tarissement de leurs puits pétroliers où au contraire elles ont d’autres idées dans la tête ? Pour préparer le terrain à son futur réacteur nucléaire, la Tunisie a fait appel au savoir-faire américain.
Le 22 septembre, l’Administration de Sûreté Nucléaire nationale américaine (NNSA National Nuclear Safety Administration) a annoncé à Vienne, (Autriche), la signature avec le Centre national des sciences et technologies nucléaires tunisien (CNSTN), d’un mémorandum de Coopération portant sur la sécurité nucléaire. Les deux partenaires prévoient une coopération en matière de formation des ressources humaines et de sécurité nucléaire. Le partenariat s’étend aussi à la prévention des risques de radiation pour l’environnement et la santé et la gestion des déchets radioactifs etc. A présent, la Tunisie se focalise sur la formation du personnel spécialisé et l’élaboration de l’arsenal juridique relatif à la sécurité nucléaire. Le Maroc possède déjà depuis 2006, un premier réacteur nucléaire civil » TRIGA MARK II » (Training, Research, Isotope production, General Atomic). Il sert à produire des radio-isotopes utilisés en médecine, en industrie et en agriculture et fournit des prestations d’analyses et d’études pour la caractérisation d’échantillons géologiques, miniers, archéologiques, industriels et autres. Ce projet est le fruit d’un accord de coopération nucléaire conclu en 1980 avec les Etats-Unis. Pour la production énergétique, le Maroc, comme la Tunisie et l’Algérie, devrait patienter jusqu’à l’horizon 2022-2024 pour voir naître sa première centrale nucléaire à usage civil. Un accord a été conclu le 2 juillet dernier avec la France et des appels d’offres devraient être lancés à partir de 2011. La partie marocaine bénéficiera d’un encadrement français dans les domaines technologique, de la formation et de la sûreté et la sécurité nucléaire.