La condamnation à 6 mois de prison avec sursis du président de l’Association algérienne de lutte contre la corruption et représentant de Transparency International en Algérie, Djilali Hadjadj, a indigné de nombreux défenseurs des droits humains et ONG internationales. Tous ont dénoncé un procès inique qui a « visé plus l’homme que les faits », selon les termes de son avocat.
L’arrestation de Djilali Hadjadj pour une sombre affaire de certificats médicaux qu’il a délivrés, en sa qualité de médecin, à son épouse, avait déjà soulevé un tollé. Reporters Sans Frontières et Transparency International ont dénoncé un prétexte utilisé par les autorités algériennes pour « faire taire un homme qui n’a eu de cesse de dénoncer la corruption en Algérie ».
Connu pour ses virulentes attaques contre la corruption qui est devenue une véritable gangrène en Algérie, Djilali Hadjadj s’était distingué par ses critiques contre de récentes initiatives prises par le président Bouteflika dans le cadre de la lutte contre la corruption dans le pays. Depuis, les services algériens étaient sur les dents contre le président de l’Association algérienne de lutte contre la corruption.
L’affaire de Djilali Hadjadj rappelle d’ailleurs à s’y méprendre, l’épisode de l’emprisonnement du journaliste-écrivain Mohamed Benchicou, condamné en 2004 à 2 ans de prison pour une obscure violation de la loi sur le contrôle des changes. Intraitable pourfendeur de la corruption en Algérie, Djilali Hadjadj est connu pour ses écrits dénonçant l’implication de hauts responsables dans des affaires de corruption. Il a également collaboré à l’ouvrage collectif « Notre ami Bouteflika : De l’Etat rêvé à l’Etat scélérat ».