Au delà du débat sur le Blackberry et son éventuelle interdiction en Arabie Saoudite ou aux émirats arabes unis pour des raisons de sécurité nationale, c’est en réalité une sourde bataille autour de l’interception et du contrôle des données qui est en train de se jouer, mettant aux prises des acteurs de l’ombre.
En effet, l’on peut légitimement penser qu’à l’instar de la Russie-où tous les serveurs de Blackberry sont installés sur le sol du pays sous le contrôle du FSB (services de renseignement) – l’Arabie Saoudite, ainsi qu’un certain nombre de pays sont inquiets de l’exploitation faite de leur données par l’entreprise canadienne Research In Motion (RIM), que l’on dit très proche de la CIA, voire qui en serait une émanation.
Encore plus grave, le Blackeberry est l’outil de prédilection des « gouvernants » de part le monde, ce Smartphone étant adapté à la lecture et l’échange de documents et d’emails de manière conviviale. En 2007 déjà, le Secrétariat Général de la Défense National français, à travers la voix de l’ex-directeur du renseignement de la DGSE Alain Juillet tirait la sonnette d’alarme et demandait aux membres de cabinets ministériels, si ce n’est aux ministres, de cesser d’utiliser le Blackberry, estimant que la fiabilité de la « transmission des données n’est pas assurée ». En clair, les messages transitant par les serveurs de R.I.M au Canada seraient interceptés et traités par l’agence américaine en charge du renseignement électromagnétique, la sulfureuse N.S.A, qui gère le très controversé programme Echelon. Les dirigeants français comme auraient donc du souci à se faire, mais beaucoup d’entre eux auraient passés outre ces recommandations, ne pouvant se passer du précieux outil. Dans les pays arabes, l’on soupçonne même Israël, l’ennemi congénital, d’avoir accès à ces données à travers le grand frère américain, ce qui expliquerait en partie la crispation de l’Arabie Saoudite. Au moyen orient, seul le Hezbollah interdit strictement l’utilisation du Blackberry à ses cadres, ce qui expliquerait en partie sa réputation de « boite noire » difficile à pénétrer. En tous cas, R.I.M a une sérieuse tâche d’explication à fournir à ses clients, pour les rassurer sur l’exploitation des contenus qui transitent par ses serveurs. Cela suffira-t-il ?