Seul pays européen où le divorce reste interdit, l’île de Malte vit une véritable crise-passion autour de ce sujet sensible sur lequel s’opposent conservateurs et progressistes. L’interdiction du divorce au sein du plus petit état de l’Union européenne pose un certain nombre de problèmes légaux qui créent des situations parfois cocasses. En effet, il est possible pour un citoyen maltais de faire transcrire un jugement de divorce obtenu à, l’étranger par une cour locale, mais il est cependant impossible d e faire annuler une union contractée au sein du petit état. Un député, Jeffrey Pullicino Orlando a jeté un pavé dans la mare en soumettant au début de ce mois de juillet un projet de loi qui autoriserait le divorce. Il s’est néanmoins heurté à une manœuvre politique du premier ministre Lawrence Gonzi, après que l’archevêché maltais,

très puissant dans le pays, aie exprimé son opposition à cette initiative. Gonzi veut en effet que la question du divorce soit tranchée par référendum afin que le gouvernement ne soit pas associé à cette mesure qui divise fortement l’opinion publique maltaise. Le premier ministre a ainsi affirmé qu’il « n’était pas au courant du dépôt de projet de loi » de la part du député Orlando, et qu’il estimait qu’il aurait été plus sage de « discuter de la question au sein du groupe parlementaire ». Cette question est cruciale pour Malte, le droit au divorce étant une promesse électorale du chef de l’opposition, Joseph Muscat qu’il mettrait en place s’il venait à s’emparer du pouvoir. Pullicino a donc pris de vitesse son propre parti (nationaliste) qui est également celui du premier ministre, en mettant en haut de l’agenda maltais cette question qui bouscule le gouvernement. Il faut dire que le fougueux député a une histoire personnelle pour le moins surprenante, puisqu’il est lui-même divorcé d’une députée d’opposition, qu’il avait informé de ses velléités de présenter le texte de loi…