La délocalisation des centres d’appel, régulièrement décriée par les syndicats du secteur, est pointée du doigt par le gouvernement qui veut imposer de la transparence sur l’implantation des sites et envisage des aides pour garder ces emplois en France. « C’est un sujet qui pèse lourd, c’est 250.000 emplois en France » et « au cours des cinq dernières années, les emplois à l’étranger ont été multipliés par dix », a déploré lundi Laurent Wauquiez. Le secrétaire d’Etat à l’emploi s’en est pris aux sociétés qui cachent aux consommateurs le fait d’être implantées au Maroc ou en Tunisie en demandant aux agents de franciser leur nom. La piste d’une « prime symbolique » pour encourager la création de nouveaux centres en France a aussi été évoquée, tout comme l’organisation d’assises à la rentrée avec les grands donneurs d’ordre.
Selon Laurent Uberti, président du syndicat patronal SP2C (centres d’appels d’externes), le nombre d’emplois « offshore », c’est-à-dire sur l’autre rive de la Méditerranée, est d’environ 50.000. La confédération CFTC estime à 60.000 les emplois « délocalisés » depuis 2004. « Les sociétés de centres d’appels prennent toutes les aides possibles, restent six mois-un an et après partent à l’étranger(…) ça fait dix ans qu’on le dit », tempête Maurad Rabhi, de la CGT. « Tromperie, pratiques inacceptables », dénonce la CFTC au sujet des salariés « obligés de franciser leur prénom pour faire croire qu’ils sont en France ». Pour FO, « cette nouvelle annonce ne doit pas faire +pschitt+ comme les précédentes ». Les centres d’appel assurent des fonctions de vente, de renseignements, d’assistance technique ou juridique. Ces plateformes téléphoniques sont intégrées à l’entreprise ou – de plus en plus – externalisées et confiées à des sociétés de centres d’appels telles que Teleperformance, Acticall, Webhelp, Phone Marketing, etc. Sur les 250.000 emplois du secteur en France, environ 60.000 sont externalisés dans ces entreprises spécialisées. Ces dernières ont pris leur essor depuis quelques années, notamment en s’implantant au Maroc et en Tunisie où elles trouvent une main d’oeuvre parfaitement francophone et bien moins chère.