Les relations entre la France et l’Azerbaïdjan se sont intensément détériorées au cours de l’année écoulée, marquées par des déclarations véhémentes, des accusations d’ingérence et des allégations d’assassinat, évoluant vers une véritable crise. À ce jour, aucune issue apaisante ne semble se profiler à l’horizon.
La dégradation des relations a commencé l’année dernière, lorsque la France a condamné l’offensive militaire azerbaïdjanaise contre les séparatistes arméniens du Karabakh. Depuis, Paris a renforcé ses liens avec l’Arménie, rival historique de Bakou, en fournissant des armements et en soutenant sa position. En réaction, l’Azerbaïdjan, qui accueillera la COP29 en novembre, a choisi d’encourager les mouvements indépendantistes dans les territoires français d’outre-mer. Un sentiment antifrançais s’est ainsi amplifié dans les médias azerbaïdjanais et dans les rues de la capitale.
Historiquement, les relations entre l’Azerbaïdjan et la France étaient stables, malgré la présence d’une importante diaspora arménienne en France. Cette dynamique a basculé après la reprise par la force du Karabakh en septembre 2023, entraînant l’exode de plus de 120 000 civils arméniens. Le fait que Paris ait qualifié cette situation de « tragédie humanitaire » a suscité l’ire de Bakou.
Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a alors accusé la France d’adopter des « mesures anti-azerbaïdjanaises claires et explicites », nuisant aux négociations de paix en cours avec l’Arménie. Dans un discours récent, le président Ilham Aliev a exigé que la France mette fin à sa « politique coloniale » et se confronte à son « passé sanglant ».
En juillet à Bakou, une vingtaine de partis politiques et mouvements indépendantistes, issus de diverses régions comme la Corse, la Mélanésie, la Nouvelle-Calédonie, et les Antilles, ont annoncé la création d’un « front de libération » commun. L’influence de Bakou s’est également manifestée lors des émeutes meurtrières en Nouvelle-Calédonie en mai, où des manifestants arboraient des drapeaux azerbaïdjanais et des portraits d’Aliev.