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Russie : Nouvelle arrestation pour haute trahison de Guerman Moïjes

Un juriste germano-russe basé à Saint-Pétersbourg, Guerman Moïjes, a été arrêté en mai et inculpé de « haute trahison », a rapporté mardi l’agence de presse d’État TASS, sans préciser les motifs de ces accusations.

Selon les informations fournies par cette source, le juriste était à la tête d’une entreprise aidant les citoyens russes à obtenir des permis de séjour en Europe, et il était également engagé dans des initiatives visant à améliorer les conditions pour les cyclistes en milieu urbain. Le tribunal de Lefortovo à Moscou a décidé mardi de prolonger sa détention provisoire, sans révéler les détails des accusations portées contre lui. Le crime de « haute trahison » est passible de lourdes peines, y compris la perpétuité.

Guerman Moïjes est incarcéré dans la prison bien connue de Lefortovo, où de nombreuses personnalités ont été détenues, notamment le journaliste américain Evan Gershkovich, condamné la semaine dernière à 16 ans de prison pour espionnage, une accusation non étayée par la Russie. Les autorités n’avaient pas annoncé l’arrestation de M. Moïjes jusqu’à présent.

La Russie mène actuellement une vaste campagne de répression, intensifiée depuis le début de son conflit avec l’Ukraine en 2022. De nombreuses affaires judiciaires sont classées secrètes, ce qui empêche la divulgation publique des accusations et conduit à des procès à huis clos. Le Kremlin a engagé des poursuites contre un large éventail de personnes : activistes, journalistes, opposants politiques, défenseurs des droits humains, qu’ils soient célèbres ou inconnus, en Russie même ou à l’étranger. Alexeï Navalny, principal opposant au Kremlin, est décédé en prison en février dans des circonstances suspectes.

Mardi, Mikhaïl Zigar, un journaliste et écrivain vivant en exil et connu pour ses critiques indépendantes, a été condamné par contumace à 8 ans et demi de prison ferme pour des déclarations concernant le massacre de Boutcha. Ce massacre aurait été perpétré par l’armée russe dans une ville ukrainienne proche de Kiev au printemps 2022, des accusations que Moscou nie catégoriquement.