Une nouvelle législation allemande sur la citoyenneté, entrée en vigueur jeudi, facilite la naturalisation et autorise la détention de plusieurs passeports. Cette réforme, une promesse électorale majeure du gouvernement actuel, réduit le délai de naturalisation à cinq ans au lieu de huit, tout en permettant aux demandeurs de conserver leur passeport d’origine sous certaines conditions, notamment la démonstration d’une intégration réussie, d’une maîtrise suffisante de l’allemand et d’une indépendance financière.
La ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, a souligné que des performances exceptionnelles au travail et une adhésion aux valeurs nationales peuvent même raccourcir ce délai à trois ans. Cette réforme vise à répondre au faible taux de naturalisation en Allemagne, actuellement à 1,1%, bien inférieur à la moyenne de l’Union européenne de 2%.
Le gouvernement allemand note que de nombreux immigrants se sentent allemands tout en souhaitant maintenir des liens avec leur pays d’origine. Désormais, ils n’auront plus l’obligation de renoncer à une partie de leur identité.
Cette initiative intervient alors que l’Allemagne fait face à une importante pénurie de main-d’œuvre due au vieillissement de sa population. Selon la Chambre de commerce et de l’industrie allemande (DIHK), environ 1,8 million d’emplois sont restés non pourvus en 2023. Une étude récente de l’Institut économique allemand estime que cette pénurie pourrait entraîner une perte de capacités de production d’une valeur de 49 milliards d’euros pour l’économie allemande au cours de cette année seule.