Le ministère espagnol de l’Intérieur a annoncé hier mardi le démantèlement d’un vaste réseau de trafic de drogue en Espagne, qui s’étendait également à plusieurs autres pays européens et utilisait des drones sous-marins.
A l’issue d’une enquête policière de 14 mois, huit personnes ont été interpelées à Ceuta, enclave espagnole sur la côte nord du Maroc, et dans les villes de Cadix et Malaga, dans le sud de l’Espagne. Un lot de 145 kilos de haschisch et de 8 kilos de marijuana, 157.000 euros, 10 véhicules et une dizaine de drones, utilisés par les trafiquants pour limiter les risques d’une arrestation, ont également été saisis.
Les trafiquants utilisaient des drones sous-marins pour faire parvenir de la drogue d’un côté à l’autre du détroit de Gibraltar, entre le Maroc et l’Espagne. C’est la première fois que la police espagnole saisit ce genre de drones sous-marins utilisés pour le trafic de drogue.
Juan Antonio Siloleo, chef de la brigade centrale des stupéfiants dans la ville portuaire de Cadix, a déclaré que trois drones, dont un fabriqué à partir d’une planche de surf, ont été découverts avec six grands drones aériens dans plusieurs entrepôts près de la ville.
Les drones sous-marins étaient conçus pour parcourir 30 kilomètres sous l’eau, soit largement assez pour traverser le détroit de 15 kilomètres qui sépare l’Espagne du Maroc, en transportant jusqu’à 200 kilos de marijuana et de haschich.
Leur navigation se faisait à distance via le GPS, afin qu’une personne ou un membre de l’organisation puisse vérifier l’emplacement à tout moment et ensuite organiser l’accostage depuis son domicile avec une tablette et le logiciel adéquat.
Certains des drones utilisés par les trafiquants étaient aériens, et étaient lancés depuis le Maroc, puis téléguidés jusqu’en Espagne, mais aussi la France, l’Italie, ou encore le Danemark. Une fois arrivés à destination, plusieurs groupes criminels les réceptionnaient avant de les introduire dans les circuits illégaux de la drogue dans les pays ciblés.
En raison de ses liens culturels avec l’Amérique Latine, où se trouvent les principaux pays producteurs de cocaïne et de marijuana, et de sa proximité avec le Maroc, l’Espagne est l’une des principales portes d’entrée de la drogue en Europe occidentale.