A l’occasion du sommet qui se tient depuis hier lundi à Lisbonne à l’appel de l’ONU, le secrétaire général des Nations unies le Portugais Antonio Guterres a alerté sur une situation « d’état d’urgence des océans ».
Cette conférence de cinq jours devait d’abord se tenir en avril 2020 mais a été reportée plusieurs fois pour cause de pandémie. Des milliers de responsables politiques, d’experts et défenseurs de l’environnement sont rassemblés depuis hier lundi pour œuvrer à la préservation de la santé fragile des océans et éviter les « effets en cascades » qui menacent l’environnement et l’humanité.
Cette initiative, soutenue par les Etats-Unis, les pays de l’Union européenne, le Mexique, le Canada, le Japon et l’Inde, mais que n’ont pas encore rejointe des poids lourds comme la Chine, la Russie, l’Indonésie et le Brésil, pourrait être la pierre angulaire d’un traité qui devrait être finalisé lors du sommet des Nations unies sur la biodiversité qui se tiendra en décembre à Montréal.
L’état des océans a de quoi préoccuper. Les mers, qui recouvrent plus des deux tiers de la surface de la planète, génèrent la moitié de l’oxygène respiré sur terre et représentent une source vitale de protéines pour le quotidien de milliards de personnes, en plus de mitiger les impacts du changement climatique.
Mais la même mer, qui absorbe environ un quart de la pollution au CO2 alors même que les émissions ont augmenté de 50% au cours des 60 dernières années, est devenue plus acide, ce qui a déstabilisé les chaînes alimentaires aquatiques et réduit sa capacité à capter toujours plus de gaz carbonique.
Et en résorbant plus de 90% de l’excès de chaleur provoqué parle réchauffement climatique, l’océan subit de puissantes vagues de chaleur marine qui détruisent de précieux récifs coralliens et les zones mortes privées d’oxygène se répandent. Et selon un rapport récent de l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques), au rythme actuel, la pollution marine va tripler d’ici 2060, à un milliard de tonnes par an.