Le ministre qatari de l’Energie Saad Sherida Al-Kaabi a annoncé Lors d’une conférence de presse hier dimanche à Doha,la sélection du géant français des hydrocarbures TotalEnergies comme premier partenaire étranger dans le projet North Field East (NFE) qui permettra l’exploitation du plus grand gisement de gaz naturel au monde, et, à terme, apaiser les craintes de l’Europe sur le plan énergétique.
L’accord, dont les négociations ont débuté en 2019, durera jusqu’en 2054. Le groupe pétro-gazier français va prendre une part de 6,25% dans le projet. Il s’agit d’un investissement de 2 milliards de dollars pour financer 25% d’un train (ensemble des unités d’une usine assurant le traitement et la liquéfaction du gaz) qui coûte entre 7 et 8 milliards de dollars.
Le Président-Directeur Général de TotalEnergies Patrick Pouyanné a déclaré depuis Doha que cet accord est le plus important jamais conclu avec le Qatar, et devrait contribuer à compenser le retrait du groupe français de Russie.
D’autres entreprises étrangères rejoindront le projet dans le cadre de coentreprises avec le géant qatari des hydrocarbures QatarEnergy (QE). Des experts du secteur ont affirmé qu’Exxon Mobil, Shell et ConocoPhilips sont sur les rangs, et que la part des géants pétroliers et gaziers étrangers devrait s’établir à environ 25% dans le projet, qui devrait coûter plus de 28 milliards de dollars et aider le pays du Golfe à augmenter sa production de gaz naturel liquéfié (GNL) de 60% d’ici 2027. Mais, selon Saad Sherida Al-Kaabi, aucune participation ne sera plus importante que celle de TotalEnergies.
Avec les Etats-Unis et l’Australie, le Qatar est l’un des principaux producteurs mondiaux de gaz naturel liquéfié. Le NFE fait partie du projet d’expansion du champ offshore North Field, le plus grand gisement de gaz naturel au monde que le Qatar partage avec l’Iran et qui représente environ 10% des réserves de gaz naturel connues dans le monde.
Ces derniers mois, dans un contexte de guerre en Ukraine, les dirigeants européens se sont bousculés dans l’Emirat du Golfe à la recherche d’alternatives au gaz russe, ce qui a donné un nouvel élan aux projets de GNL.