Les frontières terrestres entre le Maroc et les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla ont rouvert cette nuit après plus de deux ans de fermeture due à la crise du Covid-19 et une brouille diplomatique récemment dissipée entre Rabat et Madrid.
Toutefois, l’accès aux enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, seules frontières terrestres de l’Union européenne sur le continent africain, reste limité, jusqu’au 31 mai, aux détenteurs de passeports et de visas des pays de la zone Schengen.
Par ailleurs, les autorités marocaines ont décidé d’interdire la reprise de la contrebande, tolérée jusqu’à l’automne 2019 entre Ceuta et la ville transfrontalière marocaine de Fnideq, qui irriguait l’économie locale, mais privait les douanes marocaines d’importantes recettes entre 550 et 760 millions d’euros chaque année.
A la place, les autorités marocaines ont inauguré en février 2022, une ZAE (Zone d’activités économiques) à Fnideq, un projet qui prévoit la création de plus de 1.000 emplois directs et qui a nécessité un investissement de 19 millions d’euros.
Les postes-frontières de Ceuta et Melilla ont été fermées lors de la première vague de la pandémie de Covid-19 en 2020. Ce blocage s’est prolongé en raison de la crise diplomatique déclenchée il y a un an entre les deux pays voisins à cause de la position du gouvernement espagnol sur la question du Sahara marocain, objet depuis plus de quatre décennies d’un conflit entre le Maroc et le front polisario soutenu par l’Algérie.
Mais les relations se sont détendues avec le revirement spectaculaire de Madrid le 18 mars dernier qui a reconnu le plan d’autonomie proposé par Rabat pour cette ancienne colonie espagnole, une réconciliation qui a permis de relancer la coopération bilatérale, en particulier sur les questions migratoires et sécuritaires.