Le ministre algérien de l’Energie et des mines, Mohamed Arkab a menacé ce mercredi de résilier le contrat de livraison du gaz à l’Espagne au cas où ce pays européen venait à acheminer cette source d’énergie «vers une destination tierce», dans un contexte de tensions diplomatiques de l’Algérie avec Madrid et Rabat à propos du Sahara.
L’année dernière, la compagnie algérienne des hydrocarbures Sonatrach a livré plus de 40 % du gaz naturel importé par l’Espagne, dont la grande partie était acheminée par le pipeline sous-marin Medgaz, doté d’une capacité de 10 milliards de mètres cubes par an.
Jusqu’en octobre dernier, le reste du gaz algérien arrivait sur le territoire espagnol via le Gazoduc Maghreb Europe (GME) passant par le sol marocain. Mais les autorités algériennes l’ont fermé à la suite de la rupture, en août, de leurs rapports diplomatiques avec le royaume chérifien.
D’après un communiqué du ministère algérien de l’Energie et des mines, Arkab a été saisi ce mercredi «par message électronique, par son homologue espagnole, Mme Teresa Ribera, de la décision de l’Espagne d’autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du Gazoduc Maghreb Europe» et que «cette opération interviendra ce jour ou demain».
Le pays bénéficiaire de ce fonctionnement du gazoduc en « flux inverse » n’a pas été nommément cité dans le communiqué mais Madrid avait annoncé en février dernier qu’il allait aider le Maroc à « garantir sa sécurité énergétique » en le laissant acheminer du gaz naturel liquéfié (GNL) via le GME après que l’Algérie a arrêté de l’approvisionner en gaz naturel.
Tout acheminement de « quantité de gaz naturel algérien livré à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels, et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols », a prévenu le ministre algérien.
En réalité il ne s’agit pas de gaz algérien comme l’a expliqué lors de son point de presse du vendredi 15 avril dernier, la ministre marocaine de la Transition énergétique, Leila Benali qui a insisté sur le fait que le Maroc ne va pas s’approvisionner ni du marché espagnol, ni de celui européen en gaz naturel.
Elle a tenu à préciser que l’Espagne va juste mettre à la disposition du Maroc ses infrastructures (tronçon espagnol du GME, unités de regazéification) pour acheminer le gaz vers le Maroc en inversant les flux du GME.