Le chef d’Etat brésilien, Jair Bolsonaro a assuré lundi qu’il avait garanti la liberté d’un «innocent» en accordant la grâce présidentielle à l’élu condamné à une peine de réclusion ferme par la Cour suprême pour des déclarations antidémocratiques.
« Le décret de grâce est constitutionnel et il sera appliqué. Auparavant, on libérait des délinquants et personne ne se plaignait. Moi, je libère des innocents», a soutenu le dirigeant d’extrême-droite au cours d’une visite à un salon agricole à Sao Paulo (Sud-est).
Pour rappel, Daniel Silveira, député âgé de 39 ans faisant partie du cercle des soutiens les plus fervents du président brésilien, a écopé d’une peine ferme de 8 ans et 9 mois de prison prononcée par la plus haute instance judiciaire de ce pays, laquelle a aussi ordonné la déchéance de son mandat et l’a déclaré inéligible durant huit ans.
Le lendemain, le président Bolsonaro l’a gracié au nom de la «liberté d’expression», ce qui a immédiatement soulevé une vague d’indignation notamment dans les rangs de l’opposition qui dénonce une «rupture institutionnelle».
Diverses formations politiques ont introduit des recours au niveau de la Cour suprême dans l’objectif de faire annuler le décret de grâce présidentielle, qu’ils estiment anticonstitutionnel.
En février 2021, Daniel Silveira était à l’origine d’un scandale après avoir posté sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle il insultait les magistrats de la Cour suprême, qui, de son avis, «ne servent à rien» et mériteraient d’être «tabassés dans la rue».