La compagnie aérienne Qatar Airways a annoncé hier lundi que la QCAA, l’Autorité de l’aviation civile du Qatar, avait cloué au sol un 22ème appareil sur les 53 gros porteurs A350 qu’elle possède, en raison d’une dégradation de la surface des fuselages.
Dans un communiqué, la compagnie du Golfe explique que la QCAA n’autorisera pas la remise en service de ces appareils tant qu’une analyse complète et concluante des causes profondes n’aura pas été réalisée.
Dans un mémoire en défense remis à un juge britannique, Airbus estime de son côté avoir bel et bien mené une « analyse complète » de ces causes dans un rapport de 288 pages remis en septembre. L’avionneur reconnaît une dégradation de la peinture pouvant exposer un filet métallique intégré au fuselage en matériau composites destiné à protéger l’avion en cas de frappe d’éclair, sans que cela n’affecte la sécurité en vol.
Le 1er octobre dernier, l’EASA, l’Agence européenne de la sécurité aérienne, qui a certifié l’A350, écrivait à son homologue qatarie qu’elle n’avait « pu identifier une condition dangereuse potentielle qui affecterait la sécurité » des A350. Mais tous ces arguments n’ont pas suffi à convaincre la QCAA et les Airbus de Qatar Airways sont restés cloués au sol.
Le litige a pris une tournure judiciaire. Devant la Haute cour de Londres, Qatar Airways réclame à l’avionneur européen une indemnisation de 618 millions de dollars, assortie d’une pénalité de plus de 4 millions par jour supplémentaire d’immobilisation.
De son côté Airbus accuse le transporteur du Golfe, qui est pourtant l’un de ses principaux clients, d’agir de mauvaise foi, le soupçonnant de chercher à tirer profit du fait que la pandémie de Covid-19 ait affecté ses activités, le trafic long courrier, le plus touché par les restrictions de circulation, ne devant selon les prévisions retrouver son niveau d’avant la pandémie qu’en 2025.