Lors d’un entretien avec le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et le chef d’état-major des forces armées russes le général Valery Guerassimov retransmis à la télévision, le président russe Vladimir Poutine leur a ordonné, au quatrième jour de l’invasion de l’Ukraine par Moscou, de mettre en régime spécial d’alerte au combat la « force de dissuasion » de l’armée russe, qui peut comprendre une composante nucléaire.
Le président russe a justifié cette décision par les « déclaration belliqueuses de hauts responsables des principaux pays de l’OTAN » envers la Russie.
Les forces de dissuasion stratégique russes comprennent les forces offensives stratégiques de la SNC et les forces de défense stratégique SOS. Elles visent à dissuader une agression contre la Russie et à vaincre l’agresseur y compris « dans une guerre avec l’utilisation d’armes nucléaires », selon le ministère de la Défense.
Ces forces sont équipées de missiles, de bombardiers stratégiques, de sous-marins, de navires et d’avions porteurs de missiles navals dotés d’armes conventionnelles de haute précision à longue portée. Sur le plan défensif, elles comprennent un système d’avertissement d’attaque de missiles, un système de contrôle de l’espace, une défense antimissile et anti-spatiale et une défense aérienne.
Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, l’armée russe disposait de 6 375 armes nucléaires en 2019, contre 5 800 pour les Etats-Unis, 320 pour la Chine ou 290 pour la France.
Les Etats-Unis ont aussitôt dénoncé une escalade « inacceptable », accusant Vladimir Poutine de « fabriquer des menaces qui n’existent pas ». Mais des experts estiment que les annonces du président russe tiennent plus de la rhétorique, une partie des armes nucléaires, en Russie comme au sein de l’Otan, étant de facto prêtes à l’usage en permanence.