La Cour des comptes française a publié ce mercredi son rapport annuel dans lequel elle se montre très flatteuse sur la politique économique du « Quoi qu’il en coûte » en France, alors que l’année 2021 a été marquée par des dépenses de crise plus conséquentes qu’en 2020.
Le rapport note que cette stratégie a été validée, tant sur son principe, par les organisations internationales, que dans les faits, par les résultats obtenus en termes d’activité constatée fin 2021, qui seraient encore en amélioration par rapport aux prévisions de la loi de finances initiale pour 2022.
Dès mars 2020, le président français Emmanuel Macron a allongé la planche à billets, ce qui a permis au pays de se montrer particulièrement généreux sur le chômage partiel. Le taux de chômage a retrouvé son niveau d’avant crise sanitaire au dernier trimestre et le taux de croissance a atteint un niveau historique de 7% en 2021.
Ces résultats sont d’autant plus remarquables qu’ils interviennent, même pas deux ans, après le début de la crise sanitaire. En comparaison, lors du précédent grand choc économique, la crise des subprimes en 2008-2009, la France avait mis six ou sept ans à revenir à son niveau d’avant crise.
Mais tout n’est pas rose pour autant. Si, au niveau macroéconomique le résultat est positif, la précarité a augmenté, les métiers de seconde ligne n’ont pas été revalorisés et, en donnant à tout le monde sans contrepartie, les inégalités se sont creusées.
Toutefois, en pleine campagne présidentielle, alors que les différents candidats multiplient les promesses de baisses d’impôts et les annonces de dépenses nouvelles tout en restant évasifs sur leur financement, la Cour des comptes a alerté sur la nécessité d’un « effort sans précédent » dans les prochaines années pour maîtriser les dépenses publiques et redresser les comptes de la France, mis à mal par la crise sanitaire.
Selon le ministère français des Finance, la dette publique devrait s’accroître de 560 milliards d’euros entre la fin 2019 et la fin 2022, pesant ainsi environ 113% du PIB, la facture du Covid-19 s’élevant à elle seule, à 140 milliards d’euros à ce jour.