Poursuivant une tendance baissière observée depuis vingt ans, et malgré la reprise économique post-Covid, le déficit commercial français s’est encore creusé en 2021.
Sa réduction est d’ailleurs devenue un objectif stratégique pour le gouvernement. Les chiffres annuels sont attendus pour demain mardi et ils pourraient faire tomber le record atteint il y a dix ans, en pleine crise financière, qui était de 75 milliards d’euros.
Le solde commercial a été plombé en particulier à la fin de l’exercice 2021 par les matières premières et l’énergie. En pleine relance économique, la demande française reste forte, mais elle est satisfaite par des importations.
Les secteurs de la production automobile et de matériel de transport, traditionnellement exportateurs, sont affectés par les hausses de prix des matières premières et les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement. Tout comme l’aéronautique, qui souffre des restrictions sur les voyages.
C’est au début des années 2000 que la balance économique française a entamé son virage, passant d’un solde commercial positif dans ses échanges de biens de +3,5 milliards d’euros selon les statistiques de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) en 2002 à un déficit de 64,7 milliards d’euros en 2020, soit 20 milliards de plus qu’en 2017.
En vingt ans, le poids des exportations françaises, pénalisées par la désindustrialisation, a reculé de 30% au sein de l’Union européenne. Et la situation n’est pas près de s’améliorer.
Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire a affirmé à plusieurs reprises, qu’il faudra 10 ans pour que la France retrouve un excédent commercial.