Bruxelles a autorisé hier mardi, sous condition, le groupe français Veolia à absorber son rival historique Suez, une opération à 13 milliards d’euros scellée au printemps dernier, après des mois de bataille épique entre les deux géants de l’eau et des déchets.
Pour obtenir le feu vert de la Commission européenne, qui veille sur la concurrence au sein de l’Union européenne, Veolia, numéro un mondial sur ses métiers, a dû s’engager comme prévu, à céder l’essentiel des activités de Suez en France.
C’est cette cession qui doit donner lieu à la création du nouveau groupe Suez, recentré essentiellement sur l’eau et sur la France. Il comptera environ 40.000 salariés pour près de 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Il gardera aussi des actifs notamment en Afrique (Maroc, Sénégal), en Inde, en Chine et en Pologne.
Ce nouveau groupe, qui sera détenu par un consortium composé des fonds français Meridiam et américain GIP, à 39% chacun, aux côtés de la Caisse des dépôts/CNP Assurances, sera retiré de la Bourse de Paris.
La Commission européenne a aussi demandé à Veolia de nouveaux engagements dont la cession de «la quasi-totalité » de ses activités dans les services mobiles de l’eau dans l’Espace économique européen, «la très grande majorité» des activités de Veolia dans l’eau industrielle en France et «une partie» des activités des deux entreprises dans le traitement des déchets dangereux.
L’aval de Bruxelles était l’unique condition suspensive incluse dans l’OPA de Veolia qui détient actuellement 29,9% du capital de Suez (acquis en octobre 2020 auprès de l’énergéticien français Engie). Le groupe avait lancé le 29 juillet 2021, une offre publique d’achat sur les 70,1% restant.