La cour d’appel de Sebha, dans le sud de la Libye, a ordonné hier jeudi, le rétablissement de la candidature de Seif al-Islam Kadhafi, fils cadet de l’ex-dictateur libyen, Mouammar Kadhafi, à l’élection présidentielle du 24 décembre prochain, rapportent des médias locaux.
Agé de 49 ans et condamné à mort en 2015 à l’issue d’un procès expéditif avant de bénéficier d’une amnistie, Seif al-Islam Kadhafi avait déposé sa candidature mi-novembre, misant sur le soutien des nostalgiques de l’ancien régime, déçus par une interminable transition politique sur fond de chaos.
Kadhafi fils avait fait appel plus tôt dans la journée devant cette cour contre la décision de l’Autorité électorale de rejeter sa candidature pour non-conformité avec les dispositions de la loi.
La décision du tribunal de Sebha, ville semi-désertique située à quelque 650 kilomètres au sud de Tripoli, intervient après une série d’incidents qui avaient empêché plusieurs jours durant, le fils Kadhafi de faire appel du rejet de sa candidature, annoncé le 24 novembre. Depuis une semaine, des partisans de l’homme fort de l’Est libyen, Khalifa Haftar, lui-même candidat à la présidentielle, bloquaient l’accès au tribunal.
Lundi, plusieurs dizaines de personnes avaient manifesté à Sebha dans un climat de tensions pour dénoncer cette «atteinte au travail de la justice». Ces incidents avaient amené la commission judiciaire chargée d’examiner le recours de Seif al-Islam à annoncer mardi le report sine die de ses conclusions.
Alors que les craintes de voir la situation dégénérer étaient grandes, les hommes armés se sont finalement retirés hier jeudi du périmètre du tribunal, permettant aux trois magistrats et à l’avocat de Seif al-Islam d’entrer dans le bâtiment.
La présidentielle du 24 décembre et le scrutin législatif prévu un mois plus tard sont le fruit d’un laborieux processus parrainé par l’ONU et sont censés tourner la page d’une décennie de conflit depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi.