L’émissaire des Nations Unies pour la Libye, le Slovaque Jan Kubis a remis sa démission au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres qui l’a accepté, a annoncé mardi lors de son point de presse quotidien, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, sans révéler les motifs de cette démission.
Cette démission pour le moins inattendue, intervient un mois avant une élection présidentielle prévue le 24 décembre en Libye, un scrutin crucial censé tourner la page d’une dizaine d’années de confrontations armées entre les deux camps rivaux qui se disputaient le pouvoir en Libye.
Jan Kubis, dont la date de son retrait effectif n’a pas été arrêtée, fera ce mercredi, comme prévu initialement, son exposé mensuel de la situation en Libye.
Selon plusieurs diplomates, Jan Kubis renâclait à poursuivre sa mission depuis la remise au Conseil de Sécurité d’une étude stratégique onusienne réclamant le transfert de Kubis de son poste d’émissaire à Genève, où il avait été installé en 2020 à la demande de l’administration de Donald Trump, vers Tripoli en Libye.
Ex-ministre des Affaires étrangères de la Slovaquie et ancien émissaire de l’ONU notamment au Liban entre 2019 et 2021, Jan Kubis, 69 ans, avait pris ses fonctions d’émissaire pour la Libye en janvier dernier, en remplacement du libanais Ghassan Salamé, qui a démissionné en mars 2020 pour des raisons de santé liées au stress. Le départ de Kubis constitue un nouveau facteur d’instabilité à une situation libyenne déjà précaire.
Une centaine de personnalités, dont Seif al-Islam, le fils cadet de l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi, le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est et d’une partie du sud libyen, l’influent ministre de l’Intérieur Fathi Bachaga et le chef du gouvernement intérimaire Abdelhamid Dbeibah, ont soumis leurs dossiers de candidature à la Haute commission électorale libyenne (HNEC) qui a reçu au total 90 candidatures, dont celles de deux femmes.