Après plusieurs jours de critiques venues de Moscou sur la politique énergétique de l’Union européenne (UE), le président russe Vladimir Poutine a déclaré hier mercredi après-midi, que, face à la hausse des prix du gaz en Europe, il accepterait d’augmenter ses exportations de gaz vers l’Ouest si l’Europe en faisait la demande.
Le président russe a fait cette annonce lors d’une conférence sur l’énergie à Moscou. Un peu plus tôt dans la journée, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov déclarait aux journalistes que la société russe Gazprom fournissait du gaz à l’Europe aux niveaux maximums prévus par les contrats existants et que toute augmentation devrait être négociée avec l’entreprise.
Vladimir Poutine a également profité de l’occasion pour rejeter catégoriquement l’idée que Moscou limitait les livraisons au continent afin de faire pression pour obtenir l’approbation pour le nouveau gazoduc Nord Stream 2, qui traverse la mer Baltique en acheminant du gaz nature russe vers l’Allemagne.
Le chef du Kremlin considère que l’Union européenne est la seule responsable de cette crise et qu’elle aurait pu se protéger des hausses de prix en concluant des contrats à long terme avec la Russie, ce qui ne devrait pas manquer selon lui, de stabiliser les prix du gaz et le marché de l’énergie.
Bien que la Russie fournisse plus d’un tiers des besoins en gaz des Etats européens, les Européens, qui cherchent à diversifier leurs fournisseurs, sont réfractaires à cette dernière option, la question de la dépendance énergétique de l’Union européenne vis-à-vis de la Russie réapparaissant à chaque friction entre l’Union et le Kremlin.
La crise énergétique, d’ampleur mondiale, est due notamment à l’accélération de la demande en raison de la reprise économique après les nombreuses restrictions liées à la pandémie de Covid-19. Un ensemble de facteurs ont réduit l’offre, provoquant la flambée des prix à des niveaux jamais vus.
Les prix du gaz au sein de l’UE ont atteint des niveaux record ce mois-ci et les stocks de gaz sont au plus bas dans le vieux continent, entamés par un hiver prolongé en 2020, alors que l’apport des énergies renouvelables, dont l’éolien, est encore faible pour des raisons météorologiques.