Un tribunal italien a gelé lundi l’étude du mandat d’arrêt européen et de la requête d’extradition vers l’Espagne de l’indépendantiste catalan Carles Puigdemont, le temps que la justice européenne se prononce sur son immunité d’eurodéputé.
« Le dossier n’est pas classé mais suspendu », a déclaré Me Agostinangelo Marras, l’avocat italien de l’ancien président de la Catalogne. Ce dernier a comparu lundi devant les magistrats de la cour d’appel de Sassari, en Sardaigne, saisis du mandat d’arrêt européen émis par les autorités espagnoles en perspective de son extradition afin de répondre de la tentative de sécession de 2017.
« Cela fait quatre ans que nous sommes arrivés en exil » au royaume de Belgique, a déclaré, pour rappel dans la soirée, M. Puigdemont lors d’un point de presse à Alghero, l’unique localité italienne de culture et de langue catalane. « Depuis, j’ai dû faire face à trois juridictions, en Belgique, en Allemagne et en Italie », pays dans lesquels il a été interpellé sur la base du mandat d’arrêt européen émis par l’Espagne, avant d’être relâché.
A chaque fois, « l’Espagne a échoué dans ses objectifs politiques », a poursuivi le leader catalan. « Il est temps de dire ‘assez’. Stop. Trouvons une solution politique, et non pas judiciaire, à ce conflit », a-t-il conclu.
Carles Puigdemont, 58 ans, est eurodéputé depuis 2019. Il souhaite retrouver l’immunité que lui confère ce mandat pour l’opposer à la demande d’extradition du gouvernement espagnol. Une requête dans ce but a été récemment introduite en référé au Tribunal de l’Union Européenne (UE), qui avait refusé une précédente demande en juillet dernier.