L’eurodéputé indépendantiste et ancien président catalan Carles Puigdemont, en exil en Belgique depuis 2017 après la tentative de sécession de la Catalogne la même année, a été arrêté hier jeudi par la police italienne en Sardaigne, en vertu d’un mandat d’arrêt européen datant du 14 octobre 2019. Accusé de «sédition», il risque à présent, son extradition vers l’Espagne.
Dans un communiqué, le cabinet de son avocat indique que Carles Puigdemont est arrivé en Sardaigne depuis Bruxelles jeudi après-midi pour participer à un festival folklorique catalan et rencontrer le chef médiateur régional de la Sardaigne.
Il a été arrêté à son arrivée à l’aéroport d’Alghero et placé en détention en Sardaigne et devait être présenté ce vendredi devant la Cour d’appel de Sassari, qui est compétente pour décider de sa libération ou de son extradition.
Madrid souhaite obtenir l’extradition de Carles Puigdemont pour son rôle dans la tenue en 2017 d’un référendum sur l’indépendance de la Catalogne, une consultation déclarée illégale par la justice espagnole.
Le président catalan avait été destitué à l’époque et s’était enfui en Belgique pour échapper aux poursuites de la justice espagnole, qui avait condamné en octobre 2019 à la prison plusieurs anciens membres de son équipe gouvernementale. Il est poursuivi comme eux pour « sédition », mais dans son cas, aussi pour «détournements de fonds publics».
Le 9 mars, le Parlement européen avait levé l’immunité parlementaire de Carles Puigdemont et de deux autres eurodéputés indépendantistes catalans. Cette mesure avait été confirmée le 30 juillet par le Tribunal de l’Union européenne mais fait l’objet d’un recours dont le jugement définitif sur le fond de la part de la justice européenne doit être prononcé «à une date ultérieure».
Réagissant à cette arrestation, des indépendantistes catalans ont appelé sur les réseaux sociaux, à une manifestation ce vendredi, jour férié en Catalogne, devant le consulat d’Italie à Barcelone.
L’arrestation de Carles Puigdemont met aussi en péril les négociations entre le gouvernement espagnol de gauche et l’exécutif régional catalan, dont l’objectif est de trouver une issue à la crise politique en Catalogne, qui avaient repris il y a à peine une semaine.