Avec l’ouverture des premiers bureaux de vote dans l’Extrême-Orient de la Russie, les électeurs ont commencé à voter ce vendredi aux élections législatives, un scrutin dont la plupart des détracteurs du Kremlin ont été bannis.
Quelque 108 millions de Russes sont appelés aux urnes pour élire les 450 députés de la chambre basse du Parlement, la Douma. La moitié de ces députés est désignée au scrutin proportionnel de liste, l’autre moitié au mode majoritaire uninominal.
Ces élections se dérouleront du 17 au 19 septembre, afin de limiter le risque épidémique. Ce marathon électoral comprend des législatives, mais aussi des dizaines d’élections régionales et locales. Les premiers résultats sont attendus dimanche prochain, après 18h00 GMT.
L’essentiel de l’opposition a été bannie du scrutin. L’ensemble du mouvement d’Alexeï Navalny, figure de proue de l’opposition arrêté alors qu’il rentrait en janvier après un empoisonnement dont il accuse le Kremlin, est interdit pour «extrémisme» et nombre de ses alliés de premier plan ont été contraints à l’exil, assignés à résidence ou interdits de candidature.
Et hier jeudi, le puissant Comité d’enquête russe a indiqué ouvrir une enquête contre onze personnes, dont il va demander l’incarcération pour avoir appelé sur la messagerie cryptée Telegram, à «des troubles de masses» durant les élections.
Depuis sa prison, Alexeï Navalny a appelé ses sympathisants à voter «intelligent», en soutenant les candidats, bien souvent des communistes, les mieux placés pour mettre en difficulté celui du parti au pouvoir.
Mais, faute de concurrence réelle, les analystes s’attendent à ce que le parti au pouvoir «Russie unie» s’impose lors de ce scrutin, bien que les sondages lui accordent moins de 30% d’opinions favorables, une impopularité due en partie aux scandales de corruption et à la baisse du niveau de vie.